jeudi 12 janvier 2017

L'éloge de la fuite

Quand certaines personnes dépriment, elles ont recours aux médocs. Pas moi. Quand j'ai une baisse de moral, je prends ma voiture. Ca ne traite sûrement pas tout, mais je peux vous garantir que pour peu qu'on aime conduire, c'est un vrai baume au coeur et c'est toujours ça de pris. Le mois dernier, par exemple, ma femme et moi avons vraiment eu besoin de nous évader suite au décès d'un proche. Ce n'est pas le sujet de ce billet, mais tout ce que je peux vous dire, c'est que ça nous a fortement touchés. C'est pourquoi nous avons décidé de réaliser un road trip aux USA, afin de changer d'air et prendre du recul. Ca peut vous paraître dément, mais ça me fait toujours le même effet : la conduite m'apaise. C'est tellement grisant que souvent, je rêve de tout lâcher pour devenir livreur. J'aurais adoré passer ma vie sur la route et toucher un salaire pour ça ! C'est comme une addiction : plus je conduis, et plus il m'est difficile d'arrêter. Au bout d'une journée passée sur la route, je suis déjà impatient d'être à demain pour pouvoir recommencer. Le plus bizarre, c'est que mon épouse y trouve autant de plaisir, alors qu'elle reste toujours du côté passager. Elle apprécie de se laisser porter et n'avoir rien à faire. En ce qui me concerne, je me morfondrais de voyager en spectacteur, mais j'évite de trop le dire, car ce serait tout de même dommage de la faire changer de point de vue. Le plus pénible, somme toute, c'est de retrouver la vie « réelle ». Dès l'instant où je prends la route, je rêve de conduire indéfiniment. Lorque je suis au volant, je comprends ces individus qui sont sortis faire une promenade et ont disparu sans laisser de trace : ils n'ont tout simplement pas pu rentrer chez eux. Heureusement que ma femme veille au grain pour me rappeler tout ce que je quitterais en faisant de même ! En tout cas, si vous en avez un jour l'occasion, je vous recommande chaleureusement ce road trip. C'est un lieu impressionnant que je suis heureux d'avoir découvert.