vendredi 24 août 2018

Les Progressive Web Apps

Les Progressive Web Apps sont des pages web tirant parti de fonctionnalités avancées des navigateurs afin d’offrir une expérience utilisateur proche de celle proposée par les applications natives (c’est-à-dire développées spécifiquement pour smartphones) : bouton de lancement disponible sur l’écran d’accueil, affichage en plein écran, rafraichissement des contenus même lorsque la page n’est pas active et possibilité d’envoyer une notification à l’utilisateur. Les Progressives Web Apps bénéficient des avantages des pages web tels que l’indexation par les moteurs de recherche et la possibilité d’être partagé à partir d’une simple adresse URL. Les Progressive Web Apps permettent de transformer aisément des sites web en applications hybrides mieux intégrées dans l’environnement mobile et aussi rapidement accessibles que des applications. Toutefois, même si les Progressive Web Apps reprennent certaines des fonctionnalités clés des applications, elles ne bénéficient pas immédiatement des dernières innovations apportées par les smartphones. En effet, pour qu’une fonctionnalité intègre la panoplie des Progressive Web Apps, il faut préalablement qu’elle fasse partie du socle commun des fonctionnalités supportées par les principaux systèmes d’exploitation puis par leurs navigateurs. Bien souvent, cela supposera une standardisation par le W3C. Dans le cas des Service Workers, une des fonctionnalités clés des Progressive Web Apps, près de quatre années se seront écoulées entre la rédaction du premier document de travail par le W3C et le support de la fonctionnalité par les navigateurs Edge et Safari. D’autres standards dont les Progressive Web Apps pourraient bénéficier sont toujours en cours de standardisation, notamment les Push API (qui permettent l’affichage de notifications), pour lesquelles les travaux ont commencé en 2012. Par conséquent, alors que les développeurs d’applications natives peuvent mettre à jour leurs applications dès que la fonctionnalité est offerte par un terminal, ils doivent attendre que la fonctionnalité soit supportée par le navigateur pour présenter leur service sous forme de page web. En l’état actuel du marché et des développements techniques, il semble donc que l’univers des smartphones favorise le passage du contenu par des applications dédiées, offrant plus de possibilités au client comme au fournisseur, et bénéficiant d’une visibilité largement accrue via le magasin d’applications du smartphone concerné. Tant que cet état de fait perdurera, les navigateurs ne pourront pas jouer pleinement leur rôle de porte d’accès à internet performante sur les smartphones. Enfin, il convient de rappeler que si les navigateurs peuvent, dans une certaine mesure, se poser en alternative aux magasins d’applications, ils ne remplacent pas les systèmes d’exploitation. En effet, les navigateurs ne s’intègrent pas directement sur les terminaux et requièrent un système d’exploitation sur lequel ils peuvent être installés. À ce titre, ils n’ont par exemple pas accès à des fonctionnalités clés du terminal (par exemple aux ports de communication), qui se justifie autant par des impératifs de sécurité que par des contraintes de gestion numérique des droits (ou DRM pour Digital Rights Management, c’est-à-dire des mesures techniques qui ont pour objectif de contrôler l'utilisation qui est faite des œuvres numériques).