mardi 1 décembre 2015

Ca glisse au pays des merveilles

Non, je ne parlerai pas de X dans ce billet, mais d'une autre expérience que j'ai eu l'occasion de réaliser. Il y a peu, j'ai en effet pu conduire pour la première fois un étrange appareil: la motoneige. Un engin bien sympathique qui délivre d'excellentes sensations, et que j'ai découverte lors d'une excursion nocturne à La Mongie. Pour être honnête, je ne pensais pas m'y essayer un jour. J'aime le ski, pour profiter du silence des hauteurs. Mais voilà, il faut parfois diversifier les expériences, et je me suis finalement laissé tenter. Et je n'ai pas regretté. Une motoneige est comme un scooter qu'on aurait paré d’une chenille et de lames de skis. Avec ses 500cm3 et ses 500kg, elle semble assez inoffensive, mais on change rapidement d'avis une fois qu'on se retrouve « dans la nuit noire et obscure ». Une fois dessus, j'ai en effet rapidement compris pourquoi un permis B est réclamé pour la conduire. D'entrée de jeu, la motoneige s'avère très réactive. La plus petite pression sur l'accélérateur, et on a l'impression d'avoir appuyé sur le turbo. C'est assez déstabilisant, les premières minutes. Pour piloter, il faut aussi être en bonne condition physique, parce que dans les virages, il faut se pencher très fort et bien maîtriser sa vitesse pour ne pas partir tout droit dans le décor. Reproduire la scène de E.T. sur son vélo est exclu avec un appareil qui pèse approximativement une demi-tonne... Bref, les premiers instants, on se retrouve à faire des dérapages incontrôlés à tout-va, à chaque virage un peu serré. Mais à partir du moment où l'on s'est familiarisé à tout ça, où l'on commence à avoir des doigts de féé, ça devient un vrai moment de bonheur. D'autant qu'on commence à la tombée de la nuit, ce qui rajoute au charme de l'expérience. Dès lors que le soleil a disparu derrière la montagne, il n'y a plus eu que l'obscurité, la neige, le bruit du moteur, le jet de lumière du phare de la motoneige et la lumière rouge des autres motoneiges dans la nuit. C'est magique, mystérieux, et presque mystique, par moments. Je préfère toujours le ski, mais cette randonnée en motoneige à La Mongie avait quand même un goût de reviens-y, et il n'est pas exclu que je me laisse retenter, un de ces quatre. Suivez le lien pour en savoir plus.

Céder socialement

Grève des chauffeurs de taxis, bonnets rouges, agriculteurs... François Hollande semble manquer de ténacité face aux mouvements sociaux. Contrastant avec un Nicolas Sarkozy tenant tête lors de la réforme des retraites, il semble manquer cruellement de volonté. Face à des collectifs tels que celui des bonnets rouges, François Hollande paraît souvent plier. Qu'en est-il aujourd'hui sur la question de l'agriculture ? L'actuel Président est-il plus faible que son prédécesseur ? Si Manuel Valls occupait sa place peut-on imaginer qu'il ferait preuve de plus de résistance ? Les mouvements de l'agriculture sont des mouvements sociaux complexes qui peuvent avoir des conséquences désastreuses autant au niveau strict qu'au niveau social. Leurs protestations peuvent rapidement s'étendre à d'autres milieux sociaux, ce qui se traduit la majeure partie du temps par un vote Front National. Dans ces circonstances, le gouvernement actuel essaye d'éteindre le feu. D'autant plus, que cette tranche de la population n'est pas favorable à François Hollande, puisqu'elle se sent trahie par la direction écologique prise par l'actuel Chef d'état. A l'inverse, Nicolas Sarkozy n'avait pas ce problème de rapport de force avec le monde agricole. En effet, bien qu'entretenant peu de liens avec le milieu rural, les agriculteurs votant traditionnellement à droite, il était en terrain conquis. En ce qui concerne les autres mouvements sociaux, la réponse du Président de la République est à géométrie variable. Face à certains mouvements, François Hollande calme le jeu voire cède (grève des taxis contre Uber Pop, les Bonnets Rouges…) alors que face aux enseignants, par exemple, il a tenu bon. De ce fait, le projet de loi de Najat Vallaud-Belkacem n'a pas été remis en cause. Il en va de même avec le projet de loi de Marisol Touraine malgré la forte opposition des médecins et, bien évidemment, le mariage pour tous qui est toujours en vigueur bien qu'il ait suscité des protestations d'une ampleur inouïe. Il serait donc inexacte de déclarer que François Hollande lâche prise devant le moindre mouvement social se profilant à l'horizon, cependant on ne peut pas non plus dire de lui qu'il incarne un Président sévère : ses réactions sont donc nuancées. Quant à la position de Manuel Valls, elle est indéniablement plus ferme que celle de son supérieur. Si l'on prend le cas des "Zones A Défendre" (les "ZAD") par exemple, on a pu voir un Manuel Valls droit dans ses bottes. A titre d'exemple, sur le dossier Notre Dame des Landes, il avait ignoré les contestations et annoncé le début des travaux alors que François Hollande disait vouloir attendre l'aval de la justice. Manuel Valls est donc dans une fermeté annoncée mais cela reste de la politique fiction. Que ferait-il à la place du Président ? Le Président se voit souvent contraint d'adopter un rôle de conciliation, alors que le Premier Ministre peut se permettre de trancher, d'être dans l'action. Cependant, il est certain que Manuel Valls ferait un Président plus ferme et moins "politique" lorsque confronté à des mouvements de contestation.

Tous écoutés

Si les Sages ont validé la quasi-totalité du texte, ils ont néanmoins retoqué trois article sur le très décrié projet de loi. Ce qui ne "modifie en aucune façon l'équilibre de la loi" assure François Hollande. Cette fois, la France aura bien sa loi sur le Renseignement. Réclamée par le Président de la République mais aussi par une partie de l'opposition après les attentats de janvier, elle devrait considérablement accroitre les moyens techniques des services de police et notamment de l'antiterrorisme. Jeudi soir, le Conseil constitutionnel a ainsi validé la quasi-totalité de la loi, pourtant très décriée pour les dérives qu'elles pourraient permettre. Peu avant la décision des Sages, le comité des Droits de l'Homme de l'ONU exprimait son inquiétude sur l'étendue des pouvoirs accordés désormais à la police dans les cas supposés de terrorisme. L'utilisation de Imsi-catcher, ces petites valises capables d'enregistrer toutes les communications dans un rayon de plusieurs centaines de mètres, fait partie des craintes, toute comme les boîtes noires chez les opérateurs internet pour espionner n'importe quel connexion. Le Conseil constitutionnel n'a pas considéré que ces procédés allaient à l'encontre de la constitution. En revanche, il a censuré 3 articles : le premier permettait de se passer de l'avis du Premier ministre et de la commission de contrôle pour engager une opération en urgence. Le second concerne la surveillance internationale et avait tendance à renvoyer les applications à des décrets ultérieurs. Enfin, le troisième article est mineur et concerne les finances. Dans un communiqué, François Hollande a "pris acte" de cette censure mais assuré que cela ne "modifie en aucune façon l'équilibre de la loi et ne prive pas les services de renseignement de leurs moyens d'agir pour la protection de nos intérêts et la sécurité des Français".