vendredi 1 avril 2016

Au Canada

Récemment, j'ai eu la preuve que ce qui se passe dans notre enfance ne reste pas dans notre enfance (oui, je reprends le slogan de Canal+, et alors ?). En effet, récemment, ma femme et moi sommes partis en voyage de groupe à Québec. Et si, pour ma part, j'y ai passé d'excellents moments, ce n'est pas le cas de ma femme. A un point que vous pouvez à peine imaginer ! Ce n'était pas dû à la destination en elle-même : non, ce qu'elle a eu beaucoup de mal à supporter, c'est le fait de devoir voyager en groupe. Tout simplement. J'ai été surpris par sa réaction carrément épidermique au groupe. Du coup, nous avons parlé de ce besoin permanent de fuir le groupe. Elle m'a alors expliqué que lorsqu'elle partait en colonie de vacances, étant petite, elle écrivait en permanence pour supplier ses parents de venir la chercher. Ce n'est pas la première fois qu'on discute de cette phobie, mais je n'avais jamais compris à quel point elle en souffrait. Elle m'a notamment raconté que ce qui la gênait, c'était qu'il y avait toujours un jeu de pouvoirs malsain entre chaque membre du groupe. Un rapport de dominant et dominé qui s'instaurait au fur et à mesure. Mais je suis convaincu que sa peur du groupe vient plutôt de sa peur de perdre le contrôle. Elle a le sentiment de devoir gérer un désir qui n'est pas le sien et ne sait pas du tout quoi faire avec. Je crois que cette peur a à voir avec ses parents. Elle a grandi au milieu de parents qui vivaient de façon fusionnelle, et du coup, elle voit le groupe comme un danger. Comme je n'ai pas connu un tel traumatisme dans mon enfance, c'est quelque chose que j'ai beaucoup de mal à comprendre (en ce qui me concerne, j'adore vivre en groupe), mais je comprends que la vie de groupe ne soit pas facile pour tout un chacun. ce qu'il y a de sûr, c'est qu'on ne renouvellera pas l'expérience ! En tout cas, pour ma part, j'ai vraiment apprécié l'atmosphère conviviale qui régnait dans le groupe. D'ailleurs, je vous mets le lien vers l'agence à laquelle nous avons fait appel pour faire ce voyage de groupe à Québec. J'ai vraiment aimé l'ambiance qu'ils ont su distiller tout du long. Retrouvez toutes les infos sur le site de l’organisateur de ce voyage de groupe au Canada.

L'Etat islamique

Si les médias atlantistes ne réagissent pas au ridicule des États-Unis depuis que la Russie bombarde —pour de vrai— l’État islamique, les médias du reste du monde rient de bon cœur. On croyait que Washington luttait contre le terrorisme depuis le 11-Septembre et on entend son allié turc défendre Daesh et proposer de lui ouvrir un consulat à Istanbul. Heureusement la Russie remet de l’ordre dans cette communication mensongère et abat les masques. La notion d’État, je l’ai toujours comprise d’une façon sérieuse, ce sont peut-être mes souvenirs romantiques et institutionnels des temps passés, mais l’État est un terme qui pour moi a toujours eu une consonance arrogante. Et ce n’est pas par hasard que nos hommes politiques ont l’habitude de dire que personne n’est plus fort que l’État. C’est précisément à cause de ça que j’ai cru qu’il s’agissait d’une blague quand on avait commencé à parler d’un État islamique. Un État, et en plus terroriste ! Il encaisse des impôts, il a sa propre monnaie, il a sa capitale, Rakka, il a des revenus quotidiens tout à fait convenables provenant de la vente du pétrole volé via le port turc de Ceyhan, malgré une décision existante du Conseil de sécurité des Nations Unies selon laquelle une telle vente est interdite. Il est vrai que le prix du baril est en dessous de 30 dollars, mais peu importe puisque ceci atteint surtout la Russie et son économie. Et voilà, c’est un État islamique pareil qui est bombardé depuis un an par les États-unis, la France, le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Jordanie, avec leurs avions de chasse et leurs drones les plus modernes, avec l’aide de tous les satellites et outils aéronautiques de surveillance et d’identification possibles et imaginables. Et un an après des bombardements pareils, arrivent les Russes —et ils sont en train de bombarder maintenant ce que les États-uniens avaient ardemment bombardé les mois passés. On pourrait donc penser que les Russes sont en train de bombarder les ruines issues des bombardements US. Mais voilà, en fait ce sont des complexes entiers de camps d’entrainement des terroristes, des nœuds de liaisons, des entrepôts, hangars, bunkers en plusieurs niveaux, des centres de commande, des tours de guet, des réservoirs de pétrole, des entrepôts avec une cinquantaine de chars, des positions d’artillerie, des ateliers, des usines des mines et explosifs. En fait, tout dont dispose une puissance militaire d’un État. Et dans notre cas, d’un État terroriste. Comme le dirait notre défunt commentateur sportif, Mladen Delic : « Mais comment est-ce possible, mes amis ! » Vraiment, comment est-ce possible ? Comment est-ce possible qu’aucun média occidental ne se pose cette question ? En 1999 au Kosovo, dès que l’armée yougoslave allumait le moteur d’un char, un drone arrivait immédiatement, et derrière lui, les avions de chasse de l’Otan. Et tout cela dans les conditions d’une végétation et d’un relief très riches au Kosovo, où il était facile de tout masquer. En Syrie, les forces de l’État islamique se trouvent en montagnes, mais surtout dans les déserts, où l’aviation trouve les conditions climatiques parfaites pour cibler. Donc, comment est-ce possible que l’État islamique soit plus fort que les États-Unis pendant un an déjà ? Il ne s’agit pas de timbres postaux, même si je pense que les timbres de l’État islamique auront une valeur beaucoup plus importante pour les philatélistes que les timbres des États-Unis. Parce que la Poste US est nationalisée, pas privatisée. Les avions russes doivent probablement cibler la Poste de l’État islamique maintenant afin de sauver la valeur des timbres postaux des États-Unis. Mais les médias US ont l’insolence de critiquer les Russes parce qu’ils ont osé bombarder ce que leur pays soit disant bombarde avec succès depuis un an, alors que sur le territoire de l’État islamique, tout est encore entier et intact. Même la Poste. Mais nos postes avaient été détruites en 1999. Donc, le droit exclusif de bombarder appartient aux États-uniens et à leurs équipes. C’est ce qu’on pourrait appeler l’immaculée conception…

Indéterminisme

Une difficulté reculée n'est pas une difficulté résolue. L'indéterminisme phénoméniste, il est vrai, ne se borne pas à reculer la difficulté: il l'enlève du point précis où l'on aurait pu la saisir et la répand sur l'ensemble des phénomènes internes en disant que la volonté libre est déjà dans tous les motifs et mobiles. C'est ce qu'il appelle une synthèse naturelle, par opposition à l'analyse «artificielle» des indifférentistes et des déterministes, qui, à l'en croire, brisent également l'unité humaine.—Parler ainsi, répondrons-nous, c'est confondre l'analyse factice et fausse des Écossais ou des éclectiques, qui aboutit à des «facultés», avec l'analyse naturelle et scientifique des déterministes, qui aboutit à des lois. Dire avec les Écossais que l'intelligence conseille la volonté, c'est sans doute personnifier des abstractions; mais montrer, avec les déterministes, que les lois de la succession des désirs et idées sont identiques aux lois de la succession des actes et mouvements, ce n'est pas briser l'homme en «facultés». La direction suivie par un mobile a beau être une: le mécanicien n'en a pas moins le droit de décomposer les forces composantes qui l'entraînent; on ne l'accusera pas pour cela de séparer et de «personnifier» des forces inséparables. Vous refusez de considérer à part les éléments et les lois d'une volition, sous prétexte que c'est le «tout» qui est libre; mais on aura toujours le droit d'opposer l'analyse à cet artifice de synthèse. Cette fusion trop voisine d'une confusion ne fait que déguiser la difficulté en mêlant les termes du problème. Supposons, pour prendre un exemple sensible, qu'il y ait dans un vase une couche d'eau et au-dessus une couche de vin plus légère qui surnage: un chimiste conclut, après analyse, que le vin ne peut provenir de l'eau, ayant une composition et des propriétés différentes, pas plus qu'un vrai libre arbitre ne peut venir de la passion ou de la raison. Son contradicteur, aussitôt, agite le vase et mêle intimement pour les yeux les deux liqueurs: de cette apparente «synthèse», aura-t-il bien le droit de conclure que le vin est déjà dans chaque particule d'eau et en est inséparable, comme le libre arbitre serait déjà dans les motifs?