mardi 17 mars 2015

Fausse tension et vrai partenariat avec la Russie

Peut on s’étonner de la réalité des tensions entre la Russie, la France et les autres pays lorsque l’on sait que les coopérations militaires et économiques sont tellement importantes pour tous les pays concernés, et notamment parce que cela rapporte beaucoup d’argent. Dernier exemple, le partenariat Safran et Sukhoi pour construire le superjet 100. Comme tout grand projet, le Sukhoi Superjet 100 et le moteur SaM146 trouvent leurs origines dans des idées simples : le besoin du marché pour un avion et un moteur moderne et la recherche d’une coopération pour partager les coûts et asseoir le projet commercialement. Ceci a conduit à la création de PowerJet, coentreprise entre le motoriste français Snecma (groupe Safran) et le motoriste russe NPO Saturn. « La naissance de PowerJet est dûe à la conjonction de plusieurs facteurs, souligne Jean-Paul Ebanga, son président. L’analyse de départ, qui reste aujourd’hui pertinente, reposait sur trois idées fortes : des perspectives favorables sur le segment des avions régionaux pour vingt ans, un rôle croissant de la Russie sur le marché aéronautique mondial et l’ambition de Snecma d’élargir son savoir-faire en devenant intégrateur d’un réacteur civil. En outre, le nouveau moteur avait besoin d’un avion qui soit aussi moderne et porteur d’avenir. Il fut donc proposé pour le projet Superjet 100 et sélectionné en mai 2003. » Cette coopération est basée sur un joint-venture, comme celui existant pour le moteur d’avion monocouloir CFM56, succès depuis plus de trente ans entre Snecma et General Electric. Le Superjet 100 est aussi le premier avion de transport régional doté de commandes de vol électriques. Une particularité qui rejaillit sur le train d’atterrissage, interfacé avec une cinquantaine d’autres systèmes embarqués. « Le calculateur de commande des fonctions d’atterrissage est de la responsabilité de Safran Electronics », rappelle d’ailleurs Carole Petit-Marty. Pour accompagner le développement rapide de l’avion, une version « préproduction » des atterrisseurs équipait le Superjet 100 lors de son premier vol du 19 mai 2008. « Nous travaillons encore au développement des trains de série, optimisés en terme de masse, qui seront certifiés en même temps que l’avion », précise également Carole Petit-Marty. Les essais de qualification ont débuté dès novembre 2008 et se poursuivront jusqu’en 2014 pour les essais de fatigue. « La plupart des essais seront faits à Toronto, à l’exception des essais de fatigue du train principal, conduits par l’institut de recherche SibNIA à Novossibirsk, détaille Carole Petit-Marty. Les essais statiques et fatigue vont exiger l’utilisation d’un simulateur de rigidité de section d’aile. Des efforts seront appliqués sur cette section de voilure au cours des simulations de décollage, d’atterrissage et de roulage. Des essais d’endurance de type “chutes multiples”, au cours desquels il nous faudra démontrer le maintien des caractéristiques d’amortissement dans la durée, ont aussi été demandés par les autorités de certification russe : une première pour Messier-Dowty. » Source : Avion de Chasse.


Le danger des particules fines

La pollution est elle une illusion ? Non, c'est une réalité, et il va falloir apprendre à vivre avec parce que cette pollution nous fait mourir. Et cette fois, nous commençons à le quantifier. On va tous mourir. C’est sûr. Et cette fois-ci, ce sont les maladies pulmonaires qui se chargeront d’en finir une fois pour toute avec l’humanité, en commençant par Paris, dont l’atmosphère est, décidément, bien trop irrespirable pour qu’un espoir subsiste. La conclusion est sans appel : vivre à Paris, c’est comme vivre au milieu d’un cendrier plein de mégots fumants… Et la presse s’en donne à cœur joie : en l’espace de quelques heures ont fleuri mille et un articles pour bien faire comprendre à quel point le Parisien moyen vivait dans un smog aussi néfaste que permanent. L’étude menée par AirParif, forcément scientifique, leur permet de balancer sans le moindre doute ce genre d’affirmation péremptoire : Les conclusions de ces travaux sont claires : le fond de l’air n’est pas frais et il est plus que temps d’agir contre l’exposition chronique aux particules fines, qui serait chaque année responsable de 42 000 décès prématurés en France. « Qui serait ». Probablement. Si on barbouille la causalité avec des grosses louches de corrélation, par exemple. Si on utilise tous les trucs & astuces statistiques pour amalgamer des effets et en faire autant des multiples causes sous le chapeau pratique et particulièrement vague de « pollution ». Si on veut effrayer le lecteur, aussi. Ce ne serait pas la première fois. Ce serait même, en réalité, un classique du genre tant on a pris l’habitude, de nos jours, de nous vendre des vessies écolo-compatibles avec de gros morceaux de visées politiques bien spécifiques pour des lanternes médicales au bout de soi-disant solides lampadaires scientifiques. Cependant, comme je le notais déjà en janvier 2013, on se rend compte que les études qui aboutissent justement à ce chiffre magique effrayant de 42.000 décès supplémentaires sont notoirement plus prudentes que les reprises journaleuses qu’on nous distribue actuellement. Ainsi, je notais alors le passage suivant de l’étude : Sur la période 2000-2004, les excès de risque relatif (ERR) associés à une augmentation de 10 µg/m3 des différents indicateurs de pollution, PM10 et PM2.5 (particules de diamètre inférieur à 2,5 µm), NO2 et ozone, étaient respectivement de 1,4%, 1,5%, 1,3% et 0,9% pour la mortalité toutes causes non accidentelles dans la population générale. Vous avez bien lu : il s’agit d’une augmentation de mortalité de 0,9% à 1,5% ce qui veut dire que si vous avez une chance sur mille de mourir d’un arrêt respiratoire ou cardiaque à cause de la pollution, la présence de PM10 ou PM2.5 ou NO2 ou O3 ou d’un des sept nains de Blanche Neige fait passer ce risque à 1,015 chance sur mille, ce qui bouleverse pas mal le tableau, on en conviendra. Comme j’en vois des sceptiques, mettons que vous ayez une chance sur deux (soit 0,50) de claboter dans la journée ; la présence de PM2.5 fait passer ce risque à 0,5075. L’ampleur de l’horreur saisit à la gorge, n’est-ce pas ?

Pendant que les banques achètent de l'or

Le monde va peu à peu dans le mur, la crise s'installe presque partout, et pendant ce temps, les banquiers se ruent sur l'or. « Gold is a currency. It is still, by all evidence, a premier currency. No fiat currency, including the dollar, can match it. (L’or est une monnaie. Et c’est toujours, jusqu’à preuve du contraire, une monnaie de premier choix. Aucune autre monnaie fiat, y compris le dollar, ne peut lui rivaliser.) » C’est ce qu’a déclaré Alan Greenspan, fin octobre, lors d’un passage remarqué à New-York au Council On Foreign Relations. De la part d’un ex-directeur de la Fed américaine, voilà qui donne du grain à moudre au sujet de l’or. Il n’y a d’ailleurs pas vraiment besoin de ces déclarations assez iconoclastes de la part d’une personne qui a passé presque 20 ans dans une institution basée sur la monnaie fiat, pour se rendre compte que ce qui se passe actuellement sur le marché de l’or est particulièrement troublant. Si l’on peut passer rapidement sur les mouvements sporadiques étranges du marché de l’or « spot » apparus dernièrement, en mettant cela sur le compte d’algorithmes boursier facétieux, ou d’erreurs humaines rigolotes et qui donnent lieu à de jolis graphiques comme ci-dessous, il n’en reste pas moins que d’autres mouvements, bien moins sporadiques, bien plus profonds, sont apparus depuis ces derniers mois, mouvements qui laissent penser que certains refusent obstinément d’admettre une fois pour toute que l’or est une relique barbare, zut à la fin. Bien sûr, je pourrais ici rappeler, comme je l’ai fait à de nombreuses reprises, que ce marché est particulièrement bidouillé, ce dont quelques articles de presse se font l’écho ces derniers jours suite à une recherche académique qui a ainsi montré qu’au moins 50% du temps, la détermination du prix de l’or fixé à Londres était manipulé par les cinq grandes banques qui participent à ce « fixing » (Deutsche Bank, HSBC, Barclays, Bank of Nova Scotia, et Société Générale). Mais ces éléments, aussi déterminants soient-ils pour comprendre à quel point on tente de tenir le grand public à l’écart de l’or, ne forment qu’un intéressant décor pour ce qui se passe au niveau des États et de leurs banques centrales. Ainsi, depuis plusieurs années maintenant, la Banque Centrale chinoise achète massivement de l’or. Si l’on s’en tient aux chiffres officieux (les officiels étant, de l’aveu de tous ceux qui suivent un peu les marchés mondiaux de l’or, particulièrement sous-estimés), les Chinois disposeraient de plus de 3000 tonnes d’or dans leurs coffres, ce qui les placerait parmi les nations les mieux fournies, derrière les États-Unis dont le stock officiel n’a plus été audité depuis quatre décennies. De la même façon, le stock russe n’a pas arrêté, lui aussi, de grimper avec des achats réguliers et conséquents de métal jaune.