mardi 1 décembre 2015

Ca glisse au pays des merveilles

Non, je ne parlerai pas de X dans ce billet, mais d'une autre expérience que j'ai eu l'occasion de réaliser. Il y a peu, j'ai en effet pu conduire pour la première fois un étrange appareil: la motoneige. Un engin bien sympathique qui délivre d'excellentes sensations, et que j'ai découverte lors d'une excursion nocturne à La Mongie. Pour être honnête, je ne pensais pas m'y essayer un jour. J'aime le ski, pour profiter du silence des hauteurs. Mais voilà, il faut parfois diversifier les expériences, et je me suis finalement laissé tenter. Et je n'ai pas regretté. Une motoneige est comme un scooter qu'on aurait paré d’une chenille et de lames de skis. Avec ses 500cm3 et ses 500kg, elle semble assez inoffensive, mais on change rapidement d'avis une fois qu'on se retrouve « dans la nuit noire et obscure ». Une fois dessus, j'ai en effet rapidement compris pourquoi un permis B est réclamé pour la conduire. D'entrée de jeu, la motoneige s'avère très réactive. La plus petite pression sur l'accélérateur, et on a l'impression d'avoir appuyé sur le turbo. C'est assez déstabilisant, les premières minutes. Pour piloter, il faut aussi être en bonne condition physique, parce que dans les virages, il faut se pencher très fort et bien maîtriser sa vitesse pour ne pas partir tout droit dans le décor. Reproduire la scène de E.T. sur son vélo est exclu avec un appareil qui pèse approximativement une demi-tonne... Bref, les premiers instants, on se retrouve à faire des dérapages incontrôlés à tout-va, à chaque virage un peu serré. Mais à partir du moment où l'on s'est familiarisé à tout ça, où l'on commence à avoir des doigts de féé, ça devient un vrai moment de bonheur. D'autant qu'on commence à la tombée de la nuit, ce qui rajoute au charme de l'expérience. Dès lors que le soleil a disparu derrière la montagne, il n'y a plus eu que l'obscurité, la neige, le bruit du moteur, le jet de lumière du phare de la motoneige et la lumière rouge des autres motoneiges dans la nuit. C'est magique, mystérieux, et presque mystique, par moments. Je préfère toujours le ski, mais cette randonnée en motoneige à La Mongie avait quand même un goût de reviens-y, et il n'est pas exclu que je me laisse retenter, un de ces quatre. Suivez le lien pour en savoir plus.

Céder socialement

Grève des chauffeurs de taxis, bonnets rouges, agriculteurs... François Hollande semble manquer de ténacité face aux mouvements sociaux. Contrastant avec un Nicolas Sarkozy tenant tête lors de la réforme des retraites, il semble manquer cruellement de volonté. Face à des collectifs tels que celui des bonnets rouges, François Hollande paraît souvent plier. Qu'en est-il aujourd'hui sur la question de l'agriculture ? L'actuel Président est-il plus faible que son prédécesseur ? Si Manuel Valls occupait sa place peut-on imaginer qu'il ferait preuve de plus de résistance ? Les mouvements de l'agriculture sont des mouvements sociaux complexes qui peuvent avoir des conséquences désastreuses autant au niveau strict qu'au niveau social. Leurs protestations peuvent rapidement s'étendre à d'autres milieux sociaux, ce qui se traduit la majeure partie du temps par un vote Front National. Dans ces circonstances, le gouvernement actuel essaye d'éteindre le feu. D'autant plus, que cette tranche de la population n'est pas favorable à François Hollande, puisqu'elle se sent trahie par la direction écologique prise par l'actuel Chef d'état. A l'inverse, Nicolas Sarkozy n'avait pas ce problème de rapport de force avec le monde agricole. En effet, bien qu'entretenant peu de liens avec le milieu rural, les agriculteurs votant traditionnellement à droite, il était en terrain conquis. En ce qui concerne les autres mouvements sociaux, la réponse du Président de la République est à géométrie variable. Face à certains mouvements, François Hollande calme le jeu voire cède (grève des taxis contre Uber Pop, les Bonnets Rouges…) alors que face aux enseignants, par exemple, il a tenu bon. De ce fait, le projet de loi de Najat Vallaud-Belkacem n'a pas été remis en cause. Il en va de même avec le projet de loi de Marisol Touraine malgré la forte opposition des médecins et, bien évidemment, le mariage pour tous qui est toujours en vigueur bien qu'il ait suscité des protestations d'une ampleur inouïe. Il serait donc inexacte de déclarer que François Hollande lâche prise devant le moindre mouvement social se profilant à l'horizon, cependant on ne peut pas non plus dire de lui qu'il incarne un Président sévère : ses réactions sont donc nuancées. Quant à la position de Manuel Valls, elle est indéniablement plus ferme que celle de son supérieur. Si l'on prend le cas des "Zones A Défendre" (les "ZAD") par exemple, on a pu voir un Manuel Valls droit dans ses bottes. A titre d'exemple, sur le dossier Notre Dame des Landes, il avait ignoré les contestations et annoncé le début des travaux alors que François Hollande disait vouloir attendre l'aval de la justice. Manuel Valls est donc dans une fermeté annoncée mais cela reste de la politique fiction. Que ferait-il à la place du Président ? Le Président se voit souvent contraint d'adopter un rôle de conciliation, alors que le Premier Ministre peut se permettre de trancher, d'être dans l'action. Cependant, il est certain que Manuel Valls ferait un Président plus ferme et moins "politique" lorsque confronté à des mouvements de contestation.

Tous écoutés

Si les Sages ont validé la quasi-totalité du texte, ils ont néanmoins retoqué trois article sur le très décrié projet de loi. Ce qui ne "modifie en aucune façon l'équilibre de la loi" assure François Hollande. Cette fois, la France aura bien sa loi sur le Renseignement. Réclamée par le Président de la République mais aussi par une partie de l'opposition après les attentats de janvier, elle devrait considérablement accroitre les moyens techniques des services de police et notamment de l'antiterrorisme. Jeudi soir, le Conseil constitutionnel a ainsi validé la quasi-totalité de la loi, pourtant très décriée pour les dérives qu'elles pourraient permettre. Peu avant la décision des Sages, le comité des Droits de l'Homme de l'ONU exprimait son inquiétude sur l'étendue des pouvoirs accordés désormais à la police dans les cas supposés de terrorisme. L'utilisation de Imsi-catcher, ces petites valises capables d'enregistrer toutes les communications dans un rayon de plusieurs centaines de mètres, fait partie des craintes, toute comme les boîtes noires chez les opérateurs internet pour espionner n'importe quel connexion. Le Conseil constitutionnel n'a pas considéré que ces procédés allaient à l'encontre de la constitution. En revanche, il a censuré 3 articles : le premier permettait de se passer de l'avis du Premier ministre et de la commission de contrôle pour engager une opération en urgence. Le second concerne la surveillance internationale et avait tendance à renvoyer les applications à des décrets ultérieurs. Enfin, le troisième article est mineur et concerne les finances. Dans un communiqué, François Hollande a "pris acte" de cette censure mais assuré que cela ne "modifie en aucune façon l'équilibre de la loi et ne prive pas les services de renseignement de leurs moyens d'agir pour la protection de nos intérêts et la sécurité des Français".

vendredi 13 novembre 2015

Six Grand-Pères versus Quatre-Pères

A l'occasion d'un incentive aux Etats-Unis, je me suis rendu en voiture avec mes collègues dans le Dakota du Sud pour y découvrir l'un des plus célèbres et des plus grands monuments sculptés : le légendaire mont Rushmore. Un monument que tout le monde croit connaître mais qui a eu, pour ma part, son lot de surprises et de découvertes. J'ai eu envie de vous faire partager ma découverte. Le mont Rushmore est dédié à quatre des plus grands présidents des débuts de l‘histoire américaine. Les têtes de George Washington, Thomas Jefferson, Abraham Lincoln et Theodore Roosevelt, sculptées dans une falaise de granit, contemplent les magnifiques Black Hills du Dakota du Sud. Avant de les découvrir, j'avais toujours pensé cependant qu'elles avaient été sculptées à l'occasion d'un événement extraordinaire. Mais la réalité s'est cependant avérée beaucoup plus pragmatique. C‘est en effet un historien de la région, Doane Robinson, qui eut le premier l'idée d‘un monument, principalement dans l’espoir d’encourager le tourisme (et son plan a fonctionné, puisque plus de deux millions de visiteurs se rendent chaque année sur les lieux). Après l'approbation du projet par le Congrès américain, le sculpteur Gutzon Borglum commença donc à rechercher un lieu approprié. Il choisit le mont Rushmore en grande partie à cause de la hauteur impressionnante de la montagne et de la qualité de son granit. Les travaux, qui occupèrent environ 400 sculpteurs, commencèrent en 1927 et continuèrent jusqu’en 1941 (date de la mort soudaine de Borglum). Les quatre têtes étaient alors achevées mais les fonds s'étaient taris. On cessa donc là l’ouvrage, même si Borglum avait à l‘origine prévu de représenter les présidents... jusqu’à la taille ! Le choix du mont Rushmore fut lui aussi controversé. C'était en effet un lieu sacré pour les indiens Lakotas, qui l'appelaient la montagne des Six Grand-Pères. Les États-Unis réquisitionnèrent le site, en opposition au traité de Fort Laramie signé en 1868, ce qui indigna de nombreux Amérindiens. Ce n’est d'ailleurs pas une coïncidence si le mémorial de Crazy Horse - guerrier sioux – organisé par des Lakotas en cours de réalisation non loin du mont Rushmore, fera paraître ce dernier minuscule une fois achevé ! Mon seul regret, lors de cet incentive, sera de ne pas avoir eu l'occasion de voir ce fameux Crazy Horse. Même s'il est loin d'être achevé, le visage est cependant déjà visible, et fait presque deux fois la hauteur de ceux du mont Rushmore ! Pour en savoir plus sur ce magnifique séjour, je vous laisse le lien vers l’agence qui nous a fait ce voyage incentive aux USA, ils sont excellents.

Et si on virait Sapin

"Nous voulons Varoufakis", telle est le titre d'une pétition ironique qui invite François Hollande à remplacer Michel Sapin par Yanis Varoufakis à la tête du ministère français des Finances. Une pétition intitulée "Nous voulons Varoufakis" a été mise en ligne sur le site change.org. Initié par un Français et adressé au président de la république, ce document invite François Hollande à proposer le poste de ministre des Finances à l'ex-ministre grec Yanis Varoufakis. "Monsieur Varoufakis, ministre des Finances d'Alexis Tsipras, a annoncé ce matin (le lundi 6, ndlr) sa démission du gouvernement grec. Cet homme intelligent, marxiste libertaire, spécialiste de la théorie des jeux, et hautement charismatique, est donc disponible. Pourquoi ne pas lui proposer le poste de ministre des Finances de notre pays, en lieu et en place de Michel Sapin? Ce serait la preuve que notre gouvernement est de "gauche", ce qui ne s'est pas trop vu jusque-là", lit-on dans la pétition.

Le NYSE en panne

Mercredi après-midi, le New York Stock Exchange, l'une des plus importantes places boursières au monde, a brutalement interrompu tous ses échanges à Wall Street à cause de problèmes informatiques. Il ne s'agirait pas d'une cyberattaque. Après trois heures et quarante minutes d'une panne inédite, les échanges ont repris mercredi 8 juillet sur le New York Stock Exchange (NYSE), première plateforme d'échanges à Wall Street. Le NYSE avait annoncé un peu plus tôt qu'il devait suspendre provisoirement tous ses échanges à cause d'un bug informatique. "Le NYSE suspend provisoirement les échanges pour tous les titres", a annoncé la plateforme sur son site vers 11 h 45 (15 h 45 GMT). Selon le site Bloomberg Business et le compte twitter du NYSE, la bourse de New York avait rencontré des "problèmes informatiques", mais pas de cyberattaque. Le département de la Sécurité intérieure des États-Unis s'est voulu lui aussi rassurant. Il a déclaré que rien ne permettait de penser que les problèmes du NYSE - et d'United Airlines, qui a dû interrompre tous ses vols pendant deux heures mercredi pour des problèmes d'informatique - soient la conséquence d'une "activité malveillante". Le New York Stock Exchange (Nyse) a représenté 13,4 % du volume global actions le mois dernier et 12,5 % mardi, selon BATS Global Markets.

lundi 31 août 2015

Le Maroc déploit son plan d'efficacité énergétique

L’initiative nationale d’efficacité énergétique prévoit des économies énergétiques substantielles, qu’il convient de considérer désormais comme la quatrième source d’énergie du pays. Aussi, des actions rapides doivent être menées pour déployer l’approche efficacité énergétique dans tous les secteurs de l’économie. Les mesures proposées dans ce secteur sont organisées selon 6 volets majeurs. Consolider et étendre la stratégie de l’efficacité énergétique nationale selon une approche sectorielle et régionale. La stratégie nationale d’efficacité énergétique doit être consolidée notamment par : L’implication forte des collectivités locales dans la mise en œuvre du programme d’efficacité énergétique par la promotion des chauffe-eau solaires et de l’isolation thermique, y compris dans les logements économiques et sociaux. L’intégration dans les cahiers des charges des sociétés délégataires du service de distribution d’électricité (publics et privés) des exigences d’efficacité énergétique, et l’implication de ces opérateurs dans la généralisation de l’utilisation des lampes à basse consommation (LBC), notamment au niveau de l’éclairage public. L’accélération des initiatives entreprises dans le transport par la révision des schémas de circulation, la suppression des goulots d’étranglement, la généralisation des véhicules peu énergivores, hybrides et électriques par le retrait progressif des véhicules polluants ou en fin de vie en utilisant des leviers financiers comme la prime à la casse et le bonus-malus écologique. L’extension du plan d’efficacité énergétique aux autres secteurs économiques comme l’agriculture, la pêche et le tourisme par la promotion de nouvelles technologies vertes d’optimisation des ressources énergétiques et naturelles. L’amélioration de la qualité et l’efficience du réseau électrique afin de minimiser les déperditions énergétiques via la modernisation du réseau (nouvelles architectures réseau type Smart Grid, etc.) et la mise à niveau des centrales existantes et des transformateurs. Développer et structurer la chaîne de valeur pour une intégration industrielle forte et durable. L’intégration industrielle, comme concept global, intègre également le domaine de l’efficacité énergétique. Tous les maillons de la chaîne de valeur sont concernés. Les liens manquants doivent être créés pour l’émergence d’un véritable tissu économique. Ceci suppose de : Accélérer le programme de normalisation et d’étiquetage énergétique des équipements sujets à l’efficacité énergétique. Inciter les entreprises à investir dans les secteurs de fabrication de matériaux spéciaux (ex : matériaux d’isolation thermique, procédés écologiques, variateurs de vitesse, etc.) et des technologies permettant l’économie d’énergie électrique et thermique, et leur assurer un accompagnement. Mettre en place un dispositif d’accompagnement du développement des activités d’audit, de conseil, d’ingénierie et de développement d’expertises nationales. Source: Voyage incentive Maroc.

Lepen plus fort que Dark Vador ?

Mis à l'écart du FN, le père de Marine Le Pen se rendra ce vendredi au TGI de Nanterre pour contester la suspension de son adhésion. Il a également donné une interview au Figaro dans laquelle il critique vertement sa fille et parle de son avenir. Comme à son habitude, il ne mâche pas ses mots. Jean-Marie Le Pen doit se présenter ce vendredi au tribunal de Nanterre pour contester la suspension dont il fait l'objet au sein du FN. Au même moment (10h) et aussi à Nanterre, le FN réunira son bureau politique afin de réécrire les statuts du parti, et notamment supprimer le titre honorifique de président d'honneur. Les militants devront ensuite voter par voie postale, avec des résultats attendus mi-juillet. Un vote qui pourrait pousser irrémédiablement le fondateur du parti vers la sortie. C'est dans ce cadre que Jean-Marie Le Pen a accordé un entretien au quotidien Le Figaro, publiée jeudi soir. Mis à l'écart du FN, celui qui est pour le moment suspendu de son titre de président d'honneur ne digère toujours pas cette décision. "Nous ne sommes pas dans un parti démocratique", estime-t-il. "Il est autoritaire, pour ne pas dire dictatorial puisque seule la volonté exprimée par Marine s'impose, sans aucune discussion. Tout le monde doit plier". Interrogé sur le congrès de Lyon (où Marine Le Pen avait été réélue présidente du Front national sans adversaire et avec 100 % des suffrages exprimé), le fondateur du FN répond "elle a été réélue parce qu'elle était seule candidate mais il est quand même acceptable que, dans un mouvement, ce ne soit pas la parole d'un Führer qui fasse l'évangile". Puis de poursuivre : "Il n'y a jamais de débats au Front national. Le bureau politique ne parle pas politique". Alors qu'ils s'écharpent régulièrement par médias interposés, le député européen en a remis une couche sur Florian Philippot, vice-président du FN, qu'il accuse d'avoir "emprisonné" sa fille. "Marine Le Pen a besoin de Philippot qui a eu la sagesse d'écarter les gens qui pouvaient le concurrencer dans la fonction qu'il occupe auprès d'elle", souligne-t-il. "Maintenant, elle est sa prisonnière. Elle est une communicante remarquable, c'est vrai, mais en dehors de cela, il y a des lacunes considérables que comble, tant bien que mal, Monsieur Philippot, seul à pouvoir le faire puisqu'il s'est rendu indispensable". L'homme conclut en laissant entrouvert la porte à une éventuel nouveau parti politique au cas où il serait définitivement écarté du Front national. "Il n'y aucune raison que je prenne des engagements de loyauté à l'égard de Marine Le Pen qui me trahit".

Encadrement des loyers à Paris

Selon les calculs de l'Observatoire des loyers de l'agglomération parisienne (l'Olap), ce procédé devrait au final bénéficier à un nouveau locataire sur cinq. L'encadrement des loyers, c'est pour bientôt. Pour très bientôt même puisque l'expérimentation à Paris débutera le 1er août à Paris. Selon les calculs de l'Observatoire des loyers de l'agglomération parisienne (l'Olap), ce procédé devrait au final bénéficier à un nouveau locataire sur cinq. D'après l'organisme, "l'encadrement se traduira par une baisse de loyer allant jusqu'à 50 euros pour un tiers d'entre eux, de 50 à 100 euros pour un autre tiers, et supérieure à 100 euros pour le tiers restant". Le dispositif prévoit qu'à la signature d'un nouveau bail ou lors d'un renouvellement, le loyer d'un logement ne puisse dépasser de 20% un loyer de référence au m2 fixé par arrêté préfectoral, ni lui être inférieur de 30%. La préfecture d'Ile-de-France prendra cet arrêté avant fin juin. L'Olap a pris 4 éléments en considération pour fixer ces nouveaux plafonds : le type de location (nue ou meublée), le nombre de pièces, l'époque de construction et le secteur géographique. La capitale a été divisée en 14 secteurs. "Certains loyers vont pouvoir dépasser le loyer majoré (le loyer de référence + 20%) en intégrant un complément de loyer lorsque les caractéristiques de localisation d'un logement" le justifient, énonce un décret à paraître ce vendredi. Après Paris, Lille pourrait être la deuxième ville à encadrer ses loyers.

jeudi 21 mai 2015

Une machine pour lire dans les esprits

La question du libre marché est un sujet habituel dans l'univers fermé des meetings économiques. Pourtant, il y a deux semaines, j'ai assisté à l'un d'eux, à Las Vegas, où l'angle d'approche a été passablement original. En effet, lors de ce meeting, le libre marché y a été défini comme un monumental sondage d'opinion. Une définition à laquelle j'adhère entièrement, et qui me semble être un aspect méconnu du libre marché. Il faut comprendre qu'à chaque minute, les opinions de milliards de clients se confrontent dans l'espace du libre marché. Sans qu'il soit besoin de le leur demander, tous énoncent leurs préférences, leurs coups de coeur et leurs déceptions. Préfèrent-ils découvrir un film sur leur ordi ou au cinéma ? Préfèrent-ils suivre le Tour de France ou découvrir la nouvelle exposition d'un musée ? Il n'existe pas de sondage d'opinion plus efficace que celui offert par le libre marché. S'il fallait demander à ces mêmes individus de remplir des enquêtes sur leur façon de regarder les films ou leurs habitudes culturelles mais, le résultat serait loin d'être aussi probant. En premier lieu, la mise en place d'un sondage de ce genre serait compliquée et coûteuse. Deuxièmement, étant donné le temps de la mise en place, les résultats seraient déjà dépassés à la seconde où ils paraîtraient enfin. Et enfin, les résultats obtenus ne seraient pas forcément fiables. Il existe une différence très nette, bien connue des instituts de sondage, entre les préférences formulées et les préférences manifestées. Une personne peut très bien annoncer dans une enquête être écoresponsable et passionnée de produits frais. Mais comment savoir si ces déclarations correspondent à une réalité ? Au final, il apparaît que la seule preuve effective apparaît dans sa manière d'agir au quotidien. Chaque transaction sur le libre marché exprime la préférence exacte du consommateur. Et cela, aussi bien sur un marché aux puces que sur le marché du travail. Et même s'il est difficile de savoir précisément qui effectue quel choix et pour quelle raison (c'est la limite de cette fameuse machine à lire dans les esprits), il est néanmoins possible de juger du résultat final de ces choix. C'est de cette manière qu'une chose désirée, populaire ou rare, verra son prix augmenter, alors qu'une chose peu convoitée, impopulaire ou largement disponible, verra son prix fléchir. Et ce, qu'on parle d'une maison sur la côte-d'azur, d'un travailleur jouissant d'un BTS vente ou d'un appart à Dubai. Ce meeting à Las Vegas amenait au final à une conclusion implacable : aucun dispositif ne permet de mieux lire dans les esprits, non pas à l'échelle individuelle (qui est de peu d'intérêt) mais à l'échelle mondiale. Si vous souhaitez connaître le planning du prochain séminaire à Las Vegas, suivez le lien pour tomber dessus.

Un superbe évènement - le make it day

La transformation numérique est au cœur des métiers et de l’offre de Solocal Group qui a su relever en quelques années le défi de devenir le leader européen de la communication locale digitale. Cette extraordinaire mutation repose sur un effort constant d’agilité et d’innovation, qui sont au cœur des valeurs du groupe. C’est dans ce cadre que Solocal Group a décidé d’organiser fin 2013 le Make It Day, un « marathon d’idées » de 48h autour de projets montés par les collaborateurs du Groupe. Fort de son succès, une deuxième édition vient de s’achever début avril. Julien Veyrier, Secrétaire Général adjoint et DRH du Groupe revient sur cet événement. Inspiré des hackathons, le Make It Day est un événement convivial sur deux jours donnant la possibilité aux collaborateurs du Groupe de proposer leurs idées/projets personnels afin de créer de nouveaux business models ou applications au service de l’entreprise. Sur des sujets très variés (produits, services, relation client…), l’objectif est de mutualiser les compétences des collaborateurs pour transformer une idée en véritable concept, en faisant d’eux des intrapreneurs au sein du Groupe. Cet événement se déroule en plusieurs étapes : Trois semaines avant l’événement, les collaborateurs sont invités à échanger sur la plateforme d’innovation collaborative interne, Eurêka. Un collaborateur ayant une idée de projet la propose et chacun a la possibilité de rejoindre l’équipe pour y offrir ses compétences et son envie d’agir. L’évènement se déroule ensuite sur 3 jours. Les collaborateurs ont 2 jours pour donner vie à leurs idées. A la fin du deuxième jour, une demi-finale est organisée,. Chaque équipe a 5 minutes pour séduire le jury, composé entre autres d’un membre du Comité Executif. Le troisième jour est dédié à la finale. Les équipes qualifiées ont 5 minutes pour convaincre le jury, composé par l’ensemble des membres du Comité Exécutif, et les collaborateurs présents, de l’utilité et de la faisabilité de leur projet. Les projets sélectionnés par le jury sont ensuite mis en œuvre au sein de l’entreprise. Nous croyons dans la force de l’innovation collaborative et dans la capacité de chacun à y prendre part. Mettre en place un événement comme celui-ci permet à Solocal Group de : Découvrir et mettre en valeur les talents digitaux du Groupe ; Fédérer les équipes autour d’un projet commun ; Promouvoir de nouvelles façons de travailler ; Stimuler la créativité des salariés ; Impliquer les collaborateurs dans la transformation du Groupe. Pour les collaborateurs, cet événement constitue une véritable opportunité de découvrir la richesse humaine du Groupe, la diversité de ses compétences et la valeur de l’intrapreneuriat. Le Make It Day n’est pas une parenthèse dans le travail : c’est l’exemple même de ce que doit être le travail dans une entreprise digitale. La 1ère édition des Make It Day qui s’est tenue en novembre 2013 a mobilisé 160 personnes (32 équipes). Objectif : concevoir une application produit/service. La deuxième édition qui s’est tenue début avril 2015, a réuni 270 participants répartis en 52 équipes issus de différentes directions et de différents sites du Groupe avec pour objectif d’améliorer la relation et la satisfaction client.

Quand les vieux partent plus vite

Le montant moyen des pensions avec carrière complète progresse. C’était une des premières mesures prises par François Hollande après son élection en mai 2012. L’élargissement des conditions de départ anticipé à la retraite pour «?carrière longue?» (notamment pour les personnes ayant commencé à travailler jeune) a connu un net rebond dès 2013 avec 147.208 départs dans ce cadre (contre 85.000 en 2012). En 2014, le recours à ce dispositif est resté soutenu, avec 150.281 personnes concernées, selon les derniers chiffres de l’assurance-retraite rendus­ publics ce mardi. Depuis 2004, date à laquelle sont entrées en vigueur les premières mesures pour départ anticipé au titre des «?carrières longues?», plus de 1 million de personnes en ont bénéficié. Un chiffre à comparer aux 6,9 millions de personnes partis­ à la retraite sur cette même période. Ainsi, plus d’une personne sur sept est partie en retraite anticipée ces dix dernières années. Dans les années à venir, ce chiffre serait amené à augmenter encore sous l’effet de la mise en œuvre du compte pénibilité, entré en vigueur dès cette année pour quatre facteurs de pénibilité sur dix. Les points accumulés par les salariés soumis à des travaux pénibles pourront en effet servir à bénéficier de trimestres de retraites supplémentaires. Les salariés les plus exposés (dans la durée et du fait d’une poly-exposition) pourront ainsi partir en retraite avec 10 trimestres d’avance sur les autres. Globalement, le nombre de départs à la retraite a néanmoins baissé de 7?% en 2014 du fait notamment du relèvement de l’âge légal de départ en retraite et de l’allongement de la durée de cotisation?: passant de 683.044 en 2013 (un point haut dû à l’assouplissement sur les carrières longues de 2012) à 635.715 l’an dernier. Quant à l’âge moyen de départ à la retraite dans le privé, il a légèrement progressé en 2014, à 62 ans et trois mois, contre 62 ans et 1 mois en 2013. Comme les années précédentes, les hommes partent plus tôt que les femmes (61,9 ans, contre 62,6 ans), ces dernières ayant plus souvent des carrières incomplètes. Si l’on part en moyenne plus tard à la retraite, les pensions du régime général (hors complémentaires), elles, ont tendance à augmenter, malgré l’absence de revalorisation l’an dernier?: pour les nouveaux retraités de 2014, le pécule moyen est de 1.100 euros par mois (pour une carrière complète), alors qu’il n’était que de 1.068 euros pour les retraités de 2013, ou encore de 1.000 euros pour ceux de 2011. A titre de comparaison, le montant moyen de la pension de base pour l’ensemble des retraités ayant eu une carrière complète s’élevait à 1.032 euros en 2014.

mercredi 29 avril 2015

J'ai piloté une F1

La semaine dernière, à Magny-Cours. Un peu nerveux, j'enfile la combinaison, les chaussures, les gants puis le casque. Me voilà fin prêt. Je rejoins le paddock pour entamer cette journée exceptionnelle. Je vais piloter une F1. Le stage commence par un petit échauffement avec la conduite sur FR : une monoplace de 200 chevaux pour 450 kg. L'occasion de s'habituer à ce genre de véhicule, totalement différents de nos voitures traditionnelles. Après avoir fait le point sur les consignes de sécurité, il est temps de se lancer. Les impressions en Formule Renault sont excellentes quand on aime la conduite et la course. Une mini F1 qui atteint dans les 220 km/h, offrant une certaine souplesse dans les courbes et suffisamment de couple pour des reprises déjà exceptionnelles. Bien assis dans la monoplace, on ne sent pas énormément sa puissance. On comprend que l’on pilote un bolide dans les virages : il faut avoir des poignets solides pour bien maîtriser le volant. Cet amuse-gueule m'ayant mis en appétit, il est temps de passer aux choses sérieuses. La F1 étant plus sensible que sa petite soeur, et le briefing est cette fois un peu plus long. L’accélérateur est hyper sensible comparé à la Formule Renault puisque vous avez 4 fois plus de puissance sous le pied droit. A l’opposé, le frein quant à lui est dur comme du bois. Il faut exercer une pression de près de 80 kg sur la pédale alors qu’il ne faut que 20 kg pour une Formule Renault. Vous imaginez ce que doivent effectuer les pilotes pro lors d'un Grand Prix. Impossible de décrire ce qu'on ressent lorsqu'on se retrouve enfin au volant d'un tel bijou : la peur et l'excitation se mélangent tellement que vous ne pouvez plus les distinguer l'une de l'autre. Après un démarrage assisté par un mécanicien, je donne un petit coup de gaz pour sortir le surplus d’essence dans les tuyaux. Je lève délicatement le pied de la pédale de débrayage et je sens l a monoplace partir. Le moteur rugit dès que j'enclenche à fond la pédale d’accélération à la sortie des stands. OMG ! A peine la pédale de gaz enfoncée, je me retrouve plaqué contre le siège, tous mes mouvements sont plus difficiles du fait de la vitesse. La direction est très difficile puisqu’elle ne possède pas l’assistance de la Formule Renault. Je sors des quelques chicanes, me retrouve face à une ligne droite. Mon pied droit écrase le champignon. Le moteur hurle, je n'en reviens pas mais je reste concentré. Il faut déjà enfoncer la pédale de freins pour ne pas sortir de la piste. Les sensations sont indescriptibles. Les trois tours de piste passent malheureusement très vite et il faut déjà rendre le bijou aux ingénieurs, qui doivent le faire refroidir tellement j'ai fait chauffer les disques en carbone. En sortant de la monoplace, je commence à réaliser ce que je viens de faire. Je ne regarderai jamais plus une course de F1 de la même manière. Suivez le lien si vous souhaitez vous aussi faire un baptême de F1.


L'or des Mongols

Un territoire vaste comme trois fois la France et moins de trois millions d'habitants ; un sous-sol incroyablement riche encore sous-exploité : en voie d’émergence, la Mongolie offre aux entreprises mondiales une scène où rejouer la conquête de l’Ouest en version extrême orientale. Rares sont les compagnies à se poser à l’aéroport Chinggis Khan de Oulan Bator, qui ne voit atterrir comme pavillons internationaux que ceux d’Areoflot, d’Air China, de Korean Air et de Turkish Airlines. Depuis Paris, les voyageurs d’affaires doivent donc transiter par Moscou, Pékin, Séoul ou Istanbul pour rejoindre la Mongolie. Autre possibilité, emprunter les lignes du transporteur national MIAT, qui offre une desserte d’Oulan Bator depuis Berlin à raison de deux vols par semaine. En été, la compagnie propose également des vols vers la Mongolie depuis Francfort. Cependant les choses évoluent, et le transporteur mongol Hunnu Air a exploité tout l’été dernier une ligne directe entre Paris CDG et Oulan Bator avec deux vols hebdomadaires, les lundi et vendredi. Cette initiative devrait être reconduite en 2015, voire étendue sur une plus large période. Des paysages sublimes, des steppes sans fin ponctuées de yourtes, un peuple baigné de chamanisme : c’est ça, la Mongolie, dans l’inconscient collectif. Un pays où les touristes viennent s’évader sur les traces de Gengis Khan en été, car l’hiver, la température dépasse rarement les – 20° à Oulan Bator, la capitale la plus froide du monde. Les grandes multinationales mondiales rêvent aussi de Mongolie, mais plutôt dans un genre “psychologie des profondeurs”. Une approche terre à terre qui s’explique facilement?: le sous-sol du pays a des airs de nouvel Eldorado. Quasiment inviolées, ses réserves d’or, de cuivre, de charbon comptent parmi les plus riches au monde. Si 6000 gisements seraient encore inexploités, les grands travaux ont commencé. Le groupe minier Rio Tinto a conclu un partenariat avec le gouvernement mongol pour exploiter le gisement de cuivre et d’or Oyu Tolgoï, littéralement, “la colline turquoise”. Ce projet de près de six milliards de dollars a débuté l’an dernier au sud du désert de Gobi. Lorsque l’extraction tournera à plein régime, en 2021, il pourrait constituer 4% de la production mondiale de ces deux minerais et la moitié des exportations du pays. “Oyu Tolgoi sera un contributeur vital au développement économique de la Mongolie”, expliquait en 2012 Andrew Harding, directeur général de Rio Tinto Copper. Autre chantier d’envergure en pleine expansion, Tavan Tolgoï, les “cinq collines”,?une des plus grandes mines au monde de charbon à ciel ouvert qui approvisionne la Chine voisine.

A Francfort, le business est un art de vivre

La faible superficie de Francfort contraste avec le rayonnement international de son quartier d’affaires. Longtemps écrasée par son statut de capitale économique et financière, la ville de Goethe s’applique à concilier business et qualité de vie. Plus concentrée que Berlin et ses institutions politiques, plus studieuse aussi, Francfort a poussé à la verticale. Les tours du Bankenviertel, le “quartier des banques”, incarnent la puissance de la capitale économique allemande, façonnant la silhouette de toute une ville au point de lui coûter son image. Longtemps accusée d’avoir vendu son âme aux banquiers, cette métropole petite par la taille, mais grande par son influence, reprend aujourd’hui des couleurs à mesure que son quartier d’affaires s’offre une nouvelle jeunesse. La rénovation du centre historique lui rend un certain cachet. Même le Red Light District proche de la gare se rachète une conduite à chaque ouverture d’hôtel ou de bar tendance. Bien sûr, les voyageurs d’affaires et les passagers en escale dans la cinquième ville d’Allemagne sont beaucoup plus nombreux que les jeunes mariés en lune de miel. Même si les touristes asiatiques sont de plus en plus présents, les chiffres en attestent… Mais désormais, les affaires n’ont plus l’exclusivité de ce quartier en pleine renaissance. À la sortie des bureaux, les employés prennent le temps de s’aventurer un peu plus tard dans les rues du quartier, partent explorer les nouvelles facettes de la ville. De la même façon, le Bankenviertel n’a plus le monopole des affaires à Francfort comme en témoigne le récent déménagement de la Banque Centrale Européenne (BCE) dans un quartier en devenir à l’est de la ville.

mardi 17 mars 2015

Fausse tension et vrai partenariat avec la Russie

Peut on s’étonner de la réalité des tensions entre la Russie, la France et les autres pays lorsque l’on sait que les coopérations militaires et économiques sont tellement importantes pour tous les pays concernés, et notamment parce que cela rapporte beaucoup d’argent. Dernier exemple, le partenariat Safran et Sukhoi pour construire le superjet 100. Comme tout grand projet, le Sukhoi Superjet 100 et le moteur SaM146 trouvent leurs origines dans des idées simples : le besoin du marché pour un avion et un moteur moderne et la recherche d’une coopération pour partager les coûts et asseoir le projet commercialement. Ceci a conduit à la création de PowerJet, coentreprise entre le motoriste français Snecma (groupe Safran) et le motoriste russe NPO Saturn. « La naissance de PowerJet est dûe à la conjonction de plusieurs facteurs, souligne Jean-Paul Ebanga, son président. L’analyse de départ, qui reste aujourd’hui pertinente, reposait sur trois idées fortes : des perspectives favorables sur le segment des avions régionaux pour vingt ans, un rôle croissant de la Russie sur le marché aéronautique mondial et l’ambition de Snecma d’élargir son savoir-faire en devenant intégrateur d’un réacteur civil. En outre, le nouveau moteur avait besoin d’un avion qui soit aussi moderne et porteur d’avenir. Il fut donc proposé pour le projet Superjet 100 et sélectionné en mai 2003. » Cette coopération est basée sur un joint-venture, comme celui existant pour le moteur d’avion monocouloir CFM56, succès depuis plus de trente ans entre Snecma et General Electric. Le Superjet 100 est aussi le premier avion de transport régional doté de commandes de vol électriques. Une particularité qui rejaillit sur le train d’atterrissage, interfacé avec une cinquantaine d’autres systèmes embarqués. « Le calculateur de commande des fonctions d’atterrissage est de la responsabilité de Safran Electronics », rappelle d’ailleurs Carole Petit-Marty. Pour accompagner le développement rapide de l’avion, une version « préproduction » des atterrisseurs équipait le Superjet 100 lors de son premier vol du 19 mai 2008. « Nous travaillons encore au développement des trains de série, optimisés en terme de masse, qui seront certifiés en même temps que l’avion », précise également Carole Petit-Marty. Les essais de qualification ont débuté dès novembre 2008 et se poursuivront jusqu’en 2014 pour les essais de fatigue. « La plupart des essais seront faits à Toronto, à l’exception des essais de fatigue du train principal, conduits par l’institut de recherche SibNIA à Novossibirsk, détaille Carole Petit-Marty. Les essais statiques et fatigue vont exiger l’utilisation d’un simulateur de rigidité de section d’aile. Des efforts seront appliqués sur cette section de voilure au cours des simulations de décollage, d’atterrissage et de roulage. Des essais d’endurance de type “chutes multiples”, au cours desquels il nous faudra démontrer le maintien des caractéristiques d’amortissement dans la durée, ont aussi été demandés par les autorités de certification russe : une première pour Messier-Dowty. » Source : Avion de Chasse.


Le danger des particules fines

La pollution est elle une illusion ? Non, c'est une réalité, et il va falloir apprendre à vivre avec parce que cette pollution nous fait mourir. Et cette fois, nous commençons à le quantifier. On va tous mourir. C’est sûr. Et cette fois-ci, ce sont les maladies pulmonaires qui se chargeront d’en finir une fois pour toute avec l’humanité, en commençant par Paris, dont l’atmosphère est, décidément, bien trop irrespirable pour qu’un espoir subsiste. La conclusion est sans appel : vivre à Paris, c’est comme vivre au milieu d’un cendrier plein de mégots fumants… Et la presse s’en donne à cœur joie : en l’espace de quelques heures ont fleuri mille et un articles pour bien faire comprendre à quel point le Parisien moyen vivait dans un smog aussi néfaste que permanent. L’étude menée par AirParif, forcément scientifique, leur permet de balancer sans le moindre doute ce genre d’affirmation péremptoire : Les conclusions de ces travaux sont claires : le fond de l’air n’est pas frais et il est plus que temps d’agir contre l’exposition chronique aux particules fines, qui serait chaque année responsable de 42 000 décès prématurés en France. « Qui serait ». Probablement. Si on barbouille la causalité avec des grosses louches de corrélation, par exemple. Si on utilise tous les trucs & astuces statistiques pour amalgamer des effets et en faire autant des multiples causes sous le chapeau pratique et particulièrement vague de « pollution ». Si on veut effrayer le lecteur, aussi. Ce ne serait pas la première fois. Ce serait même, en réalité, un classique du genre tant on a pris l’habitude, de nos jours, de nous vendre des vessies écolo-compatibles avec de gros morceaux de visées politiques bien spécifiques pour des lanternes médicales au bout de soi-disant solides lampadaires scientifiques. Cependant, comme je le notais déjà en janvier 2013, on se rend compte que les études qui aboutissent justement à ce chiffre magique effrayant de 42.000 décès supplémentaires sont notoirement plus prudentes que les reprises journaleuses qu’on nous distribue actuellement. Ainsi, je notais alors le passage suivant de l’étude : Sur la période 2000-2004, les excès de risque relatif (ERR) associés à une augmentation de 10 µg/m3 des différents indicateurs de pollution, PM10 et PM2.5 (particules de diamètre inférieur à 2,5 µm), NO2 et ozone, étaient respectivement de 1,4%, 1,5%, 1,3% et 0,9% pour la mortalité toutes causes non accidentelles dans la population générale. Vous avez bien lu : il s’agit d’une augmentation de mortalité de 0,9% à 1,5% ce qui veut dire que si vous avez une chance sur mille de mourir d’un arrêt respiratoire ou cardiaque à cause de la pollution, la présence de PM10 ou PM2.5 ou NO2 ou O3 ou d’un des sept nains de Blanche Neige fait passer ce risque à 1,015 chance sur mille, ce qui bouleverse pas mal le tableau, on en conviendra. Comme j’en vois des sceptiques, mettons que vous ayez une chance sur deux (soit 0,50) de claboter dans la journée ; la présence de PM2.5 fait passer ce risque à 0,5075. L’ampleur de l’horreur saisit à la gorge, n’est-ce pas ?

Pendant que les banques achètent de l'or

Le monde va peu à peu dans le mur, la crise s'installe presque partout, et pendant ce temps, les banquiers se ruent sur l'or. « Gold is a currency. It is still, by all evidence, a premier currency. No fiat currency, including the dollar, can match it. (L’or est une monnaie. Et c’est toujours, jusqu’à preuve du contraire, une monnaie de premier choix. Aucune autre monnaie fiat, y compris le dollar, ne peut lui rivaliser.) » C’est ce qu’a déclaré Alan Greenspan, fin octobre, lors d’un passage remarqué à New-York au Council On Foreign Relations. De la part d’un ex-directeur de la Fed américaine, voilà qui donne du grain à moudre au sujet de l’or. Il n’y a d’ailleurs pas vraiment besoin de ces déclarations assez iconoclastes de la part d’une personne qui a passé presque 20 ans dans une institution basée sur la monnaie fiat, pour se rendre compte que ce qui se passe actuellement sur le marché de l’or est particulièrement troublant. Si l’on peut passer rapidement sur les mouvements sporadiques étranges du marché de l’or « spot » apparus dernièrement, en mettant cela sur le compte d’algorithmes boursier facétieux, ou d’erreurs humaines rigolotes et qui donnent lieu à de jolis graphiques comme ci-dessous, il n’en reste pas moins que d’autres mouvements, bien moins sporadiques, bien plus profonds, sont apparus depuis ces derniers mois, mouvements qui laissent penser que certains refusent obstinément d’admettre une fois pour toute que l’or est une relique barbare, zut à la fin. Bien sûr, je pourrais ici rappeler, comme je l’ai fait à de nombreuses reprises, que ce marché est particulièrement bidouillé, ce dont quelques articles de presse se font l’écho ces derniers jours suite à une recherche académique qui a ainsi montré qu’au moins 50% du temps, la détermination du prix de l’or fixé à Londres était manipulé par les cinq grandes banques qui participent à ce « fixing » (Deutsche Bank, HSBC, Barclays, Bank of Nova Scotia, et Société Générale). Mais ces éléments, aussi déterminants soient-ils pour comprendre à quel point on tente de tenir le grand public à l’écart de l’or, ne forment qu’un intéressant décor pour ce qui se passe au niveau des États et de leurs banques centrales. Ainsi, depuis plusieurs années maintenant, la Banque Centrale chinoise achète massivement de l’or. Si l’on s’en tient aux chiffres officieux (les officiels étant, de l’aveu de tous ceux qui suivent un peu les marchés mondiaux de l’or, particulièrement sous-estimés), les Chinois disposeraient de plus de 3000 tonnes d’or dans leurs coffres, ce qui les placerait parmi les nations les mieux fournies, derrière les États-Unis dont le stock officiel n’a plus été audité depuis quatre décennies. De la même façon, le stock russe n’a pas arrêté, lui aussi, de grimper avec des achats réguliers et conséquents de métal jaune.

mardi 27 janvier 2015

Comment l'Espagne gagne la guerre du tourisme grâce au low costs

Avec la libéralisation du ciel européen, la concurrence est très forte sur les prix, ce qui profite aux compagnies low cost, en forte progression malgré la morosité du marché aérien. Les marchés espagnol et français sont très jeunes au regard de la maturité des marchés anglais et irlandais, et continuent à connaître de fortes hausses de fréquentation. Selon le rapport Attali de janvier 2008, le transport low cost aérien de passagers représente en moyenne 34% de parts de marché en nombre de passagers en Europe. Face à ce chiffre, l’Espagne est en bonne position avec une moyenne nationale de 30% de passagers aériens low cost. En France, cette part de marché du low cost n’est que de 12%. Les deux entreprises leaders du marché espagnol sont Ryanair et Easyjet qui ont transporté plus de 25 M de passagers. L’écart avec les autres transporteurs est conséquent car les six plus importants après les deux leaders ne transportent que 20% du marché : Vueling/Clickair (1,5 million de passagers), Transavia France (0,9 million), Flybe (0,7 million), Atlas Blue (0,7 million), Jet4You (0,5 million) et SkyEurope (0,5 million). Les principaux aéroports desservis par des compagnies low cost en Espagne en 2009 sont ceux de Palma de Majorque avec 18,1% des passagers, puis ceux de Barcelone (12,5%) et de Malaga (12,3%). L’Espagne apparaît nettement plus en avance que la France sur le marché des vols low cost, ayant très tôt axé sa politique touristique sur le développement des liaisons aériennes à bas coût, ce secteur favorisant la fidélisation touristique. Les passagers low cost représentent aujourd’hui près de 30% du marché aérien espagnol, contre 12% en France. En 2009, plus d’un passager international sur deux arrivant sur le territoire espagnol a transité via un vol low cost, soit au total près de 30 millions de passagers. Cette clientèle est fortement fidélisée à la destination et se rend principalement en Catalogne, aux Canaries et à Madrid.Sur l’ensemble des touristes arrivés en Espagne via une compagnie aérienne low cost en 2008, près de 90% étaient déjà venus en Espagne. Parmi ces personnes, près de 40% sont déjà venus en Espagne au moins 10 fois, et plus de 20% entre 4 et 6 fois. Ces chiffres confirment le fait que les clientèles touristiques fidélisées constituent la principale clientèle des vols low cost.32 En 2008, les dépenses moyennes des touristes européens arrivés en Espagne via un vol low cost étaient de 800 €, soit 167 € de moins qu’un voyageur ayant choisi un vol traditionnel (-21%). En France, le Royaume-Uni représente 31% des passagers low cost étrangers dans les aéroports français, soit 7 millions de passagers en 2008. Derrière le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie rassemblent respectivement 15% (3,4 millions passagers) et 12% (2,7 millions passagers) des passagers étrangers (source: Séminaire Espagne)

Merci les Grecs

Merci aux Grecs et à Syriza d’avoir démarré le printemps européen ! Hier, après que des dirigeants européens indignes leur aient refusé de s’exprimer, puis fait pression pour qu’ils votent pour la majorité en place, le peuple grec a dit non, non à cette troïka et ces dirigeants qui les torturent pour rien. Ce faisant, ils envoient un immense message d’espoir à toute l’Europe. Le résultat des élections législatives grecques est un camouflet cinglant pour cette Union Européenne qui avait refusé à Papandréou le référendum qu’il souhaitait organiser sur le plan européen, puis qui avait cru bon exprimer de manière scandaleuse son choix pour ces élections. Le résultat des urnes est sans appel : Syriza obtient une très forte avance sur Nouvelle Démocratie et pourrait même obtenir la majorité absolue seul au Parlement, un score que peu imaginaient. Ce faisant, les politiques en échec de la troïka, du Pasok et de Nouvelle Démocratie subissent une défaite historique. Les Grecs ont dit non à la politique austéritaire inhumaine menée depuis 2010 et qui a totalement échouée. Et ce résultat est doublement encourageant. Il montre que les peuples peuvent se réveiller quand ils ont un véhicule approprié pour renverser les partis en place qui ont échoué. Ce qui s’est passé en Grèce montre qu’il ne faut jamais se décourager de la démocratie. Tôt ou tard, elle finit par permettre de sortir de l’impasse dans laquelle de mauvais dirigeants mettent un pays. Mieux encore, nous allons comprendre dans les jours prochains que les électeurs grecs seuls peuvent tordre le bras de toute l’UE et obtenir ce que les dirigeants européens actuels refusaient d’accorder depuis près de 5 ans. Athènes va démontrer que la démocratie est plus forte que cette tour de Babel inhumaine et distante ! La renégociation des plans européens, la remontée du SMIC et la reconstruction du système de protection sociale grecque sont un immense message d’espoir pour des peuples mis à mal par des dirigeants perdus dans leurs délires idéologiques monstrueux. En optant pour Syriza, la Grèce suit la première l’exemple de l’Amérique Latine et elle opte pour Lula plus que Chavez, contrairement à ce que sous-entendent les idiots qui qualifient Syriza d’extrémiste. Cette victoire pourrait bien être la première des alternatifs et en préfigurer bien d’autres dans les années à venir. Après tout, l’alter ego de Syriza en Espagne, Podemos, semble en mesure de bouleverser le paysage politique dans quelques mois… Cette remise en cause de l’ADN monétariste, néolibérale et parfois autoritaire de cette Europe qui prétend trop souvent passer outre l’opinion des démocraties qui la composent est extrêmement rafraîchissant. Hier, la démocratie a repris ses droits, contre cette oligarchie toute puissante. J’ai tendance à penser que ce choc démocratique finira tôt ou tard par pousser les autres peuples à se révolter, et hâter le démontage de l’UE. Mais il ne faut pas sous-estimer la volonté de vivre de cette oligarchie ou des dirigeants qui se sont trop liés à ce projet fou pour l’abandonner aujourd’hui. Nul doute qu’ils seront prêts à de nombreux compromis pour sauver cette construction folle, y compris céder à Tsipras. En tout cas, merci aux Grecs et à Syriza. Ce 25 janvier est un grand jour dans l’histoire des démocraties européennes, un jour où un peuple a repris son destin en mains, contre les injonctions d’oligarques devenus fous. Ce faisant, une fois encore, Athènes montre le chemin à suivre pour les peuples européens.

Réflexion sur le danger de la croissance

Ne passez pas à l’échelle… trop vite ou le danger de l’impératif de croissance L’une des erreurs cardinales de l’innovation en général et de l’entrepreneuriat en particulier est de chercher à passer à l’échelle trop vite. Dans la plupart des cas, cela condamne le projet à l’échec. Regardons d’où vient cet impératif et pourquoi il est dangereux. Le dogme du passage à l’échelle rapide a deux origines. Pour les entreprises existantes, il résulte d’un impératif de taille lié au besoin de croissance. Une entreprise qui fait 1 million d’euros de chiffre d’affaire doit, si elle veut croître de 10%, trouver un marché dont la taille est de 100.000 euros. Une grande entreprise qui fait 100 millions d’euros de chiffre d’affaire doit trouver, pour le même taux de croissance, un marché de dix millions d’euros. Une entreprise qui fait dix milliards de chiffre d’affaire devra, elle, trouver un marché de 1 milliard d’euros. Or un nouveau marché créé par une rupture commence toujours très petit. Plus la taille de l’entreprise est grande, moins elle sera motivée par ces petits marchés, et plus elle poussera pour que les projets innovants atteignent très vite une taille suffisante pour contribuer de façon significative à leur croissance visée. La seconde origine du dogme est la croyance selon laquelle le développement d’un projet d’innovation est linéaire. Or, et cela semble une évidence mais qu’il faut rappeler sans cesse, tous les nouveaux marchés commencent par être très petits. Et non seulement cela, mais ils ont également tendance à le rester assez longtemps. Il y a donc une discontinuité fondamentale dans la naissance d’une innovation: il y a un temps d’incubation incompressible avant que la croissance ne soit possible. Pour comprendre pourquoi, il faut revenir au processus d’innovation. Dans un article précédent, j’illustrais ce processus au travers de l’exemple des kits photoélectriques pour l’Afrique. Je montrais qu’innover, c’est constituer un réseau de valeur rassemblant entre autres fournisseurs, clients, et partenaires ayant intérêt à l’innovation. C’est vrai quel que soit le domaine, et notamment pour les startups du Web. Bien souvent on peut avoir l’impression que parce qu’il est sur Internet, un projet peut être entièrement virtuel: il suffit de monter le site, de faire beaucoup de publicité et voilà, la dynamique est lancée. Or il n’en est rien. AirBnB, le site de partage d’appartement, a ainsi pu démarrer parce que ses fondateurs sont allés démarcher, un à un, les propriétaires d’appartement. Un à un! ça paraît peu gratifiant pour un entrepreneur du Net, mais ce contact avec les propriétaires leur ont appris plein de choses sur ce qui allait marcher et ce qui n’allait pas marcher. Frédéric Mazzella, fondateur de BlaBlaCar, a commencé en effectuant lui-même du covoiturage et en passant énormément de temps avec les premiers membres de son réseau naissant pour bien comprendre ce qui les motivait. Rien ne remplace ces contacts approfondis avec les premiers clients d’un projet entrepreneurial car ils apportent une information qu’aucune étude de marché ne révélerait jamais, et il ne faut pas hésiter à y investir énormément de temps et d’énergie, et éviter absolument de le sous-traiter. Attention, cela ne signifie pas, comme on le voit parfois, qu’il faut considérer qu’un projet d’innovation ne peut être mesuré, qu’on peut le laisser se développer sans lui imposer de résultats. Cela signifie simplement qu’il se mesure de manière différente. En l’occurrence, on surveillera principalement l’acquisition de nouvelles parties prenantes, évaluées en fonction de la nature du projet (dans le cas de AirBnB, les parties prenantes critiques étaient les offreurs d’appartement). On comprend mieux pourquoi la phase initiale d’un projet est longue, et pourquoi elle ne produit pas vraiment de chiffre d’affaire pendant un certain temps. La progression est essentiellement qualitative: très peu de clients, mais un affinage de l’offre sur la base de l’expérience avec les premiers clients. Essayer de la raccourcir, c’est bâtir le projet sur du sable. C’est l’une des raisons de l’échec des projets d’innovation des grandes entreprises: ayant besoin de générer un chiffre d’affaire important pour contribuer à leur croissance, celles-ci auront tendance à pousser l’innovation en donnant au projet des objectifs très ambitieux pour atteindre la vitesse de croisière le plus vite possible. C’est oublier que la première phase est une phase de construction sociale qui se développe de manière organique, et plus les objectifs seront ambitieux, plus les responsables du projet auront tendance à brûler les étapes pour aller plus vite à l’échec final. Au final, un projet d’innovation doit démarrer lentement, en étant, pour reprendre l’expression de Clayton Christensen, patient pour le chiffre d’affaire, mais impatient pour le bénéfice: la viabilité du projet, c’est à dire la capacité à montrer que ce qu’il offre intéresse des gens qui sont prêts à payer pour cela, importe plus que la croissance de ce nombre de gens dans la phase initiale. C’est seulement après, lorsque les différents éléments du modèle d’affaire auront été déterminés et que l’acquisition de parties prenantes prend de l’ampleur, que les feux peuvent être poussés.