dimanche 22 juillet 2012

Nouvelles tensions en Norvège

C'était il y a un an, un malade mental tirait sur la foule avec pour simple objectif, d'en tuer le plus possible. Breivik est derrière les barreaux, et la Norvège s'interroge toujours sur la barbarie d'un tel acte. Et pourtant, les tensions qui ont poussée Breivik a agir sont belles et biens toujours présentes dans la société norvégienne. Les Roms qui sont présent dans ce pays du Nord de l'Europe sont désignés et "devraient être mis dans des bus et renvoyés chez eux", comme le précise plusieurs politiques novégiens. Le malaise qui est rampant en Norvège est toujours présent.

A lire, un article intéressant sur le sujet dans La Croix:

Leur principal campement s’est déplacé sur les hauteurs boisées d’Oslo, loin des regards, mais on continue à les croiser sur Karl Johan, l’avenue la plus populaire de la capitale norvégienne, et aux alentours, le plus souvent la main tendue pour glaner quelques pièces. Les Roms sont en ville, plus nombreux que les étés précédents. Ce sont des Roumains essentiellement, arrivés avec les beaux jours pour, assurent-ils, chercher du travail pendant trois mois avant de rentrer au pays. La Norvège attire, avec son taux de chômage très réduit (2,4 % en juin) et son niveau de vie confortable procuré par la manne pétrolière et gazière. Combien sont-ils exactement ? Environ 2 000 selon les autorités, un chiffre jugé exagéré par des ONG qui les aident. Ils sont au cœur des discussions, au moment où le royaume s’apprête à commémorer les attentats meurtriers du 22 juillet 2011, commis par un extrémiste de droite en lutte contre le « multiculturalisme ». Les réseaux sociaux en ligne fourmillent de commentaires le plus souvent méprisants, voire haineux. Des intervenants anonymes exigent leur expulsion immédiate, lorsqu’ils ne leur promettent pas un sort plus expéditif… Dans la nuit du 14 au 15 juillet, des fusées pour feux d’artifice ont été tirées contre le principal campement improvisé, installé depuis peu dans une gravière, dans la grande banlieue d’Oslo. Personne n’a été blessé mais l’incident, suivi de l’arrestation de quatre Norvégiens, fait craindre un dérapage. Des occupants du campement, eux, ont jeté des pierres sur des curieux ou des journalistes. «QU’ON LES METTE DANS UN BUS ET QU’ON LES RENVOIE TOUS CHEZ EUX» Où qu’ils s’installent, ces Roms suscitent le rejet, alimenté par des statistiques policières sur le nombre de délits commis par des Roumains en Norvège. Avant d’arriver dans la gravière, à l’invitation d’une des propriétaires des lieux, ils ont dû évacuer les alentours d’une église luthérienne du centre d’Oslo, à la demande du conseil de quartier. « Qu’on les mette dans un bus et qu’on les renvoie tous chez eux », a lancé la présidente du Parti du progrès, formation populiste de droite arrivée deuxième aux législatives de 2009 (23 % des voix). Car, pour Siv Jensen, « ce sont ceux qui ne peuvent pas subvenir à leurs besoins qui commettent des actes criminels ». « Il existe une haine très forte contre les Roms. On peut faire un parallèle avec la manière dont on parlait des Juifs et des Roms dans les années 1930 », s’effraie Maria Rosvoll, du Centre d’études sur l’Holocauste et les minorités religieuses, à Oslo. « Qu’avons-nous donc appris du 22 juillet ? », s’interroge pour sa part Ole Kristian Ström, journaliste du quotidien Verdens Gang, l’un des plus lus du pays. « Ni l’État ni les communes ne peuvent s’occuper des problèmes du monde entier mais les discours haineux ne sont pas dignes du peuple norvégien. » Le premier ministre travailliste Jens Stoltenberg s’est bien gardé jusqu’à maintenant de dresser un parallèle avec le dossier Anders Behring Breivik, l’extrémiste norvégien ayant tué 77 personnes il y a un an. Mais, ce 17 juillet, il a utilisé des mots similaires à ceux qu’il avait prononcés juste après les attentats. « Tolérance, diversité, démocratie et ouverture sont des valeurs qui sont ancrées dans la société norvégienne. C’est précisément pour cela qu’il est si décourageant d’entendre les récents propos tenus à l’égard des Roms. » Selon lui, nul ne saurait s’en prendre à quiconque parce qu’il « appartient à un groupe de population spécifique ». La mise en garde est destinée avant tout au Parti du progrès qui, dans les sondages, a retrouvé son niveau d’avant les attentats du 22 juillet. Envolée la méfiance suscitée par une formation à la rhétorique musclée à l’encontre des immigrés, à laquelle Breivik avait adhéré un temps, avant de la considérer trop laxiste. Avec l’aide des conservateurs, ce parti a relancé sa proposition d’interdire la mendicité dans le pays, recalée en juin par une majorité de députés mais souhaitée dans les sondages. Mercredi 18 juillet dans la soirée, l’évêque luthérien d’Oslo est allé à l’écoute des Roms installés dans la gravière. Mgr Ole Christian Kvarme a appelé les autorités du pays à « entamer un vrai dialogue » avec ces visiteurs, enchantés de l’entendre. Alors qu’à l’intérieur on dansait au son d’un accordéon, des habitants des immeubles voisins se sont rassemblés à l’extérieur du campement. Et l’un d’eux, Ellen Bjerke, de dire : « L’évêque et la presse s’amusent, mais c’est nous qui devons vivre avec ces problèmes. » Voir La Croix

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