mardi 25 novembre 2014

Mon baptême en avion de chasse

« Mais qu'est-ce qui m'a pris ? » Voilà la question que je me suis posé alors que je prenais place à bord de l'appareil. Un avion de chasse. Là, dans ce cockpit étroit, harnarché à mon siège, je me sentais brusquement moins sûr de moi. J'en avais pourtant rêvé pendant des mois. Mais rêver et se retrouver là pour de vrai, dans une combinaison anti G pour réduire les effets de la vitesse, paré d'un casque micro pour que le pilote puisse s'enquérir de mon état... était une toute autre affaire. Mais il était trop tard pour faire demi-tour ; le pilote effectuait déjà le roulage pour conduire l'appareil vers la piste. Le décollage s'est bien passé, pas aussi violent que je l'imaginais. Les premières minutes ont été assez sereines, avec un survol de la région. Mais les pilotes m'avaient averti durant le briefing que c'était seulement la première étape : la suivante consisterait en une série de figures aériennes de haute voltige. Je savourais tout autant l'instant présent que j'appréhendais cette seconde étape. Mais rien, absolument rien, ne m'avait préparé à une telle sensation. Lorsque le pilote a commencé à effectuer les premières figures acrobatiques, je me suis retrouvé littéralement scotché à mon siège, avec l'impression que la vitesse allait percer un trou dans mon thorax. Vous connaissez cette impression que l'on éprouve en voiture, lorsqu'on passe brusquement dans une cuvette ? Comme disait l'autre : « multiplie par l'infini, prolonge à tout jamais et tu auras une vague idée de ce dont je te parle ». Tonneaux, virages serrés, loopings... J'ai compris qu'il manquait un cercle de l'enfer chez Dante, consacré aux figures des avions de chasse ! Après chaque figure, le pilote me demandait si j'étais toujours présent (une manière polie de me demander si je m'étais évanoui), et vérifiait que j'étais bien conscient dans son rétroviseur. Lors de la première phase de découverte, j'affichais un sourire pour le rassurer. Après le looping, j'ai définitivement abandonné ce sourire pour me concentrer sur l'essentiel : supporter la sensation. Lorsque vient enfin la troisième phase, le vol en basse altitude, c'est comme une bouffée d'air frais après un très long plongeon. L'occasion de profiter du paysage magnifique... et de se recomposer un visage avant d'atterrir. Il ne faudrait pas que les autres au sol voient ça... Je ne regretterai jamais cette expérience hors du commun, mais je ne la recommanderai pas à tout le monde. Mais si vous avez le coeur bien accroché, alors fonçez. C'est une expérience à faire dans une vie. Suivez le lien pour en savoir plus sur le baptême en avion de chasse en France.