mardi 27 janvier 2015

Merci les Grecs

Merci aux Grecs et à Syriza d’avoir démarré le printemps européen ! Hier, après que des dirigeants européens indignes leur aient refusé de s’exprimer, puis fait pression pour qu’ils votent pour la majorité en place, le peuple grec a dit non, non à cette troïka et ces dirigeants qui les torturent pour rien. Ce faisant, ils envoient un immense message d’espoir à toute l’Europe. Le résultat des élections législatives grecques est un camouflet cinglant pour cette Union Européenne qui avait refusé à Papandréou le référendum qu’il souhaitait organiser sur le plan européen, puis qui avait cru bon exprimer de manière scandaleuse son choix pour ces élections. Le résultat des urnes est sans appel : Syriza obtient une très forte avance sur Nouvelle Démocratie et pourrait même obtenir la majorité absolue seul au Parlement, un score que peu imaginaient. Ce faisant, les politiques en échec de la troïka, du Pasok et de Nouvelle Démocratie subissent une défaite historique. Les Grecs ont dit non à la politique austéritaire inhumaine menée depuis 2010 et qui a totalement échouée. Et ce résultat est doublement encourageant. Il montre que les peuples peuvent se réveiller quand ils ont un véhicule approprié pour renverser les partis en place qui ont échoué. Ce qui s’est passé en Grèce montre qu’il ne faut jamais se décourager de la démocratie. Tôt ou tard, elle finit par permettre de sortir de l’impasse dans laquelle de mauvais dirigeants mettent un pays. Mieux encore, nous allons comprendre dans les jours prochains que les électeurs grecs seuls peuvent tordre le bras de toute l’UE et obtenir ce que les dirigeants européens actuels refusaient d’accorder depuis près de 5 ans. Athènes va démontrer que la démocratie est plus forte que cette tour de Babel inhumaine et distante ! La renégociation des plans européens, la remontée du SMIC et la reconstruction du système de protection sociale grecque sont un immense message d’espoir pour des peuples mis à mal par des dirigeants perdus dans leurs délires idéologiques monstrueux. En optant pour Syriza, la Grèce suit la première l’exemple de l’Amérique Latine et elle opte pour Lula plus que Chavez, contrairement à ce que sous-entendent les idiots qui qualifient Syriza d’extrémiste. Cette victoire pourrait bien être la première des alternatifs et en préfigurer bien d’autres dans les années à venir. Après tout, l’alter ego de Syriza en Espagne, Podemos, semble en mesure de bouleverser le paysage politique dans quelques mois… Cette remise en cause de l’ADN monétariste, néolibérale et parfois autoritaire de cette Europe qui prétend trop souvent passer outre l’opinion des démocraties qui la composent est extrêmement rafraîchissant. Hier, la démocratie a repris ses droits, contre cette oligarchie toute puissante. J’ai tendance à penser que ce choc démocratique finira tôt ou tard par pousser les autres peuples à se révolter, et hâter le démontage de l’UE. Mais il ne faut pas sous-estimer la volonté de vivre de cette oligarchie ou des dirigeants qui se sont trop liés à ce projet fou pour l’abandonner aujourd’hui. Nul doute qu’ils seront prêts à de nombreux compromis pour sauver cette construction folle, y compris céder à Tsipras. En tout cas, merci aux Grecs et à Syriza. Ce 25 janvier est un grand jour dans l’histoire des démocraties européennes, un jour où un peuple a repris son destin en mains, contre les injonctions d’oligarques devenus fous. Ce faisant, une fois encore, Athènes montre le chemin à suivre pour les peuples européens.