Peut on s’étonner de la réalité des tensions entre la Russie, la France et les autres pays lorsque l’on sait que les coopérations militaires et économiques sont tellement importantes pour tous les pays concernés, et notamment parce que cela rapporte beaucoup d’argent. Dernier exemple, le partenariat Safran et Sukhoi pour construire le superjet 100. Comme tout grand projet, le
Sukhoi Superjet 100 et le
moteur SaM146 trouvent
leurs origines dans des idées
simples : le besoin du marché pour
un avion et un moteur moderne et
la recherche d’une coopération pour
partager les coûts et asseoir le projet
commercialement. Ceci a conduit à
la création de PowerJet, coentreprise
entre le motoriste français Snecma
(groupe Safran) et le motoriste russe
NPO Saturn. « La naissance de PowerJet
est dûe à la conjonction de plusieurs facteurs,
souligne Jean-Paul Ebanga, son
président. L’analyse de départ, qui reste
aujourd’hui pertinente, reposait sur trois
idées fortes : des perspectives favorables
sur le segment des avions régionaux pour
vingt ans, un rôle croissant de la Russie
sur le marché aéronautique mondial
et l’ambition de Snecma d’élargir son
savoir-faire en devenant intégrateur
d’un réacteur civil. En outre, le nouveau
moteur avait besoin d’un avion qui soit
aussi moderne et porteur d’avenir. Il fut
donc proposé pour le projet Superjet 100
et sélectionné en mai 2003. »
Cette coopération est basée sur un
joint-venture, comme celui existant
pour le moteur d’avion monocouloir
CFM56, succès depuis plus de trente
ans entre Snecma et General Electric. Le Superjet 100 est aussi le premier
avion de transport régional doté de
commandes de vol électriques. Une particularité
qui rejaillit sur le train d’atterrissage,
interfacé avec une cinquantaine
d’autres systèmes embarqués. « Le calculateur
de commande des fonctions d’atterrissage
est de la responsabilité de Safran
Electronics », rappelle d’ailleurs Carole
Petit-Marty.
Pour accompagner le développement
rapide de l’avion, une version « préproduction
» des atterrisseurs équipait le
Superjet 100 lors de son premier vol du
19 mai 2008. « Nous travaillons encore au
développement des trains de série, optimisés
en terme de masse, qui seront certifiés
en même temps que l’avion », précise également
Carole Petit-Marty.
Les essais de qualification ont débuté
dès novembre 2008 et se poursuivront
jusqu’en 2014 pour les essais de fatigue.
« La plupart des essais seront faits à
Toronto, à l’exception des essais de fatigue
du train principal, conduits par l’institut de
recherche SibNIA à Novossibirsk, détaille
Carole Petit-Marty. Les essais statiques et
fatigue vont exiger l’utilisation d’un simulateur
de rigidité de section d’aile. Des
efforts seront appliqués sur cette section de
voilure au cours des simulations de décollage,
d’atterrissage et de roulage. Des essais
d’endurance de type “chutes multiples”, au
cours desquels il nous faudra démontrer le
maintien des caractéristiques d’amortissement
dans la durée, ont aussi été demandés
par les autorités de certification russe : une
première pour Messier-Dowty. » Source : Avion de Chasse.