mardi 1 décembre 2015

Céder socialement

Grève des chauffeurs de taxis, bonnets rouges, agriculteurs... François Hollande semble manquer de ténacité face aux mouvements sociaux. Contrastant avec un Nicolas Sarkozy tenant tête lors de la réforme des retraites, il semble manquer cruellement de volonté. Face à des collectifs tels que celui des bonnets rouges, François Hollande paraît souvent plier. Qu'en est-il aujourd'hui sur la question de l'agriculture ? L'actuel Président est-il plus faible que son prédécesseur ? Si Manuel Valls occupait sa place peut-on imaginer qu'il ferait preuve de plus de résistance ? Les mouvements de l'agriculture sont des mouvements sociaux complexes qui peuvent avoir des conséquences désastreuses autant au niveau strict qu'au niveau social. Leurs protestations peuvent rapidement s'étendre à d'autres milieux sociaux, ce qui se traduit la majeure partie du temps par un vote Front National. Dans ces circonstances, le gouvernement actuel essaye d'éteindre le feu. D'autant plus, que cette tranche de la population n'est pas favorable à François Hollande, puisqu'elle se sent trahie par la direction écologique prise par l'actuel Chef d'état. A l'inverse, Nicolas Sarkozy n'avait pas ce problème de rapport de force avec le monde agricole. En effet, bien qu'entretenant peu de liens avec le milieu rural, les agriculteurs votant traditionnellement à droite, il était en terrain conquis. En ce qui concerne les autres mouvements sociaux, la réponse du Président de la République est à géométrie variable. Face à certains mouvements, François Hollande calme le jeu voire cède (grève des taxis contre Uber Pop, les Bonnets Rouges…) alors que face aux enseignants, par exemple, il a tenu bon. De ce fait, le projet de loi de Najat Vallaud-Belkacem n'a pas été remis en cause. Il en va de même avec le projet de loi de Marisol Touraine malgré la forte opposition des médecins et, bien évidemment, le mariage pour tous qui est toujours en vigueur bien qu'il ait suscité des protestations d'une ampleur inouïe. Il serait donc inexacte de déclarer que François Hollande lâche prise devant le moindre mouvement social se profilant à l'horizon, cependant on ne peut pas non plus dire de lui qu'il incarne un Président sévère : ses réactions sont donc nuancées. Quant à la position de Manuel Valls, elle est indéniablement plus ferme que celle de son supérieur. Si l'on prend le cas des "Zones A Défendre" (les "ZAD") par exemple, on a pu voir un Manuel Valls droit dans ses bottes. A titre d'exemple, sur le dossier Notre Dame des Landes, il avait ignoré les contestations et annoncé le début des travaux alors que François Hollande disait vouloir attendre l'aval de la justice. Manuel Valls est donc dans une fermeté annoncée mais cela reste de la politique fiction. Que ferait-il à la place du Président ? Le Président se voit souvent contraint d'adopter un rôle de conciliation, alors que le Premier Ministre peut se permettre de trancher, d'être dans l'action. Cependant, il est certain que Manuel Valls ferait un Président plus ferme et moins "politique" lorsque confronté à des mouvements de contestation.